La santé n’est pas une marchandise. Pourtant, sa privatisation et son exposition aux fonds d’investissement transfrontaliers s’accélèrent à cause des logiques néolibérales.
Réductions budgétaires, gestion comptable des hôpitaux et marchandisation des soins ont mené à un effondrement dramatique de l’offre. L’accès égalitaire aux soins est désormais compromis, davantage encore pour les populations les plus fragiles. A Paris, un système à deux vitesses s’est installé, faisant de certaines spécialités des déserts médicaux.
L’institut mutualiste de Montsouris va-t-il disparaître ?
Le cas de l’IMM illustre l’abandon de l’État au profit du privé. Cet établissement accueille chaque année 250 000 consultations et 55 000 hospitalisations, reconnu pour son excellence médicale, son accueil sans dépassement d’honoraires et sa spécialisation dans des domaines sensibles comme l’IVG, il a été placé en redressement judiciaire. Sa disparition serait une catastrophe, avec 1 470 emplois supprimés et des milliers de Franciliens laissés sans alternative. Ses difficultés ne relèvent pas d’une mauvaise gestion, mais de choix politiques désastreux : absence de soutien adapté à son statut ESPIC (établissement non lucratif), réforme de la tarification à l’activité (T2A) ou encore non-compensation des hausses de salaire post-Covid. L’inaction de l’État a contraint les mutuelles à se retirer, laissant cet acteur indispensable de la santé aux mains du privé.
Avec les élus insoumis de Paris, Sophia Chikirou a interpellé le ministre de la Santé et de l’accès aux soins : l’État doit reprendre la dette par une subvention d’équilibre. L’IMM ne disparaîtra pas, mais sans les engagements de son repreneur privé, le maintien des salariés, de leurs compétences et du remboursement en secteur 1 est très incertain. L’État peut et doit exiger des garanties ! La mobilisation continue.