Le baccalauréat de Sofiene, élève DYS, annulé pour soupçon injuste de triche à l’IA. L'école qui discrimine au lieu d’inclure.

L’histoire récente de Sofiene doit nous alerter sur les troubles DYS : prise en charge insuffisante et discriminations

Le cas de Sofiene, 17 ans, doit nous interpeler. Souffrant de handicaps du langage oral et de l’écriture manuelle, il écrit sur ordinateur et rend donc des copies dactylographiées. Son baccalauréat, obtenu, a ensuite été annulé par l’académie d’Aix-Marseille pour un soupçon de fraude par utilisation de l’IA : sa copie d’histoire-géographie et sciences politiques serait « trop parfaite ». Pourtant Sofiane, par ailleurs diagnostiqué HPI et doté d’une mémoire exceptionnelle, a composé sous la surveillance de deux personnes, sur un ordinateur non connecté à Internet. De plus, sa note, 19/20, est conforme à sa moyenne dans cette matière pendant l’année scolaire, et l’académie n’a pas fourni la moindre preuve de fraude. Conséquence immédiate : Sofiene ne peut pas intégrer la fac de droit où il avait été accepté…

Cet exemple illustre les difficultés et les discriminations rencontrées par les personnes souffrant de troubles « Dys »… On parle ici de près de 8 % des enfants, soit presque trois élèves par classe. Il s’agit de troubles spécifiques du langage et des apprentissages, qui touchent la lecture (dyslexie), l’écriture (dysorthographie), le calcul (dyscalculie), l’expression orale (dysphasie) ou encore les fonctions motrices (dyspraxie). Même si la connaissance du sujet progresse, les familles concernées dénoncent des délais d’attente très longs, parfois plus d’un an avant d’avoir rendez-vous avec un neuropsychologue pour un diagnostic. Le manque de spécialistes et de rééducateurs – orthophonistes, ergothérapeutes, psychologues, psychomotriciens…- ainsi que l’insuffisance des aménagements scolaires et les inégalités territoriales, aggravent encore la situation. Pour beaucoup d’enfants et de jeunes, ces obstacles provoquent retards voire décrochages scolaires, pertes de confiance en soi, avec des conséquences sur la santé mentale.

Il faut changer impérativement notre regard sur la différence, et tenir la promesse fondamentale d’égalité républicaine : l’école publique doit savoir inclure TOUS les enfants, en proposant les accompagnements adaptés. Un repérage plus précoce, dès la maternelle, ainsi qu’un accès rapide et simplifié aux soins, s’imposent. Il faut renforcer la formation des enseignants, et valoriser les métiers d’accompagnement, comme les AESH (Accompagnants des Élèves en Situation de Handicap), précaires et mal rémunérés.

Car avec les bonnes adaptations, on peut arriver à des résultats. J’ai moi-même intégré parmi mes collaborateurs parlementaires un jeune homme « dys », qui livre ce témoignage :

« J’ai eu la chance d’être diagnostiqué tôt, à la fin de la maternelle, et de commencer ma scolarité dès le CP dans une classe adaptée. Pendant tout mon parcours scolaire, puis universitaire, j’ai bénéficié d’aménagements, pour les cours comme pour les examens. J’ai aussi été accompagné par des AESH, qui malheureusement changeaient très souvent, faute d’un statut et d’un salaire corrects, alors que c’est une mission importante et exigeante. J’ai aussi vu des camarades, avec un handicap moindre que le mien, mais diagnostiqués trop tard, se trouver en échec scolaire au collège, sans pouvoir rattraper le retard accumulé. Or, contrairement à ce que l’on pourrait croire, les troubles DYS ne touchent pas les compétences intellectuelles. Avec une bonne compréhension de ces problèmes, et avec des aménagements adaptés, un Dys comme moi peut réussir à faire des études supérieures ».

Formulaire de contact

Remplissez le formulaire ci-dessous pour rentrer en contact avec l’équipe de Sophia Chikirou

Merci pour votre message, nous ne manquerons pas de vous répondre au plus vite

Je fais un don

Téléchargez puis imprimez ce formulaire. Une fois rempli, envoyez le au 234 rue Championnet 75018 Paris  avec votre chèque rempli à l’ordre de:

Olga Moll Mandataire Financier Chikirou S LEG 2022

Un reçu, édité par la CNCCFP, vous sera adressé, et permettra de déduire cette somme de vos impôts dans les limites fixées par la loi.