Depuis avril 2023, le Soudan est ravagé par un conflit d’une rare brutalité entre les Forces armées soudanaises (FAS) du général Al-Bourhane et les Forces de soutien rapide (FSR), la milice du général Hemetti. Deux anciens membres du régime d’Omar el-Béchir se disputent le pouvoir dans un pays déjà fragilisé par des décennies de guerre civile, d’instabilité politique et de fractures ethniques. Cette guerre, que beaucoup qualifient de « guerre oubliée », a plongé le Soudan dans une crise humanitaire sans précédent. Les témoignages d’ONG et des Nations Unies dressent un tableau apocalyptique : crimes de guerre, famine, déplacements massifs… Entre 8 et 12 millions de personnes ont été contraintes de fuir leur foyer, tandis que l’accès humanitaire est quasi impossible dans de nombreuses régions.
Fin octobre 2025, le conflit a franchi un nouveau seuil dramatique avec la chute d’El-Fasher, capitale du Darfour du Nord. Les FSR ont pris le contrôle de la ville après plus d’un an et demi de siège. L’armée régulière s’est retirée, laissant derrière elle une population épuisée, affamée et terrifiée. Cette prise ouvre la voie à un contrôle quasi total du Darfour par les FSR.
Les premiers témoignages et images qui nous parviennent décrivent des scènes d’horreur : exécutions arbitraires, viols, tortures, pillages, hôpitaux bombardés, cadavres dans les rues, familles affamées cherchant à fuir sous les tirs. Des dizaines de milliers de civils se sont réfugiés vers Tawila et Zamzam, où la malnutrition aiguë et le manque d’eau menacent de provoquer une catastrophe encore plus grande. La ville d’El-Fasher, déjà exsangue, devient le symbole de l’effondrement humanitaire du Darfour.
Face à ce drame terrible, qui souligne cruellement la faillite de la communauté internationale, Sophia Chikirou, avec la France Insoumise, appelle à un cessez-le-feu immédiat. Elle rappelle son engagement constant pour la défense du droit international et des droits humains, la protection des civils, le soutien aux réfugiés, l’ouverture de couloirs humanitaires, et la fin des livraisons d’armes qui alimentent le conflit.
Parce qu’aucune vie ne vaut moins qu’une autre, la solidarité ne peut pas être sélective. Le Soudan mérite la même indignation et le même engagement que les autres conflits.
El-Fasher ne doit pas devenir un simple nom de plus sur la longue liste des tragédies oubliées.
