La rentrée 2025 s’ouvre avec 202 postes d’enseignants supprimés à Paris. Les départs de la profession se multiplient, les remplaçants manquent. Certaines écoles parisiennes sont restées plusieurs semaines sans chauffage, les animateurs périscolaires sont sous-payés et les AESH sont dramatiquement insuffisants pour assurer une scolarité digne aux enfants en situation de handicap.
De l’avis de plusieurs syndicalistes, ces dysfonctionnements relèvent d’une stratégie claire : affaiblir l’école publique pour légitimer l’essor du privé. À Paris, 35 % des subventions éducatives vont au privé, qui ne scolarise que 29 % des élèves. Le rapport parlementaire de Paul Vannier (LFI) a révélé des données édifiantes : plus de 10 milliards d’euros d’argent public par an pour le privé sous contrat, sans contrôle sérieux. Ces financements massifs n’ont aucune contrepartie sociale. Le privé pratique les exclusions, accentue la ségrégation et recule en mixité, concentrant les élèves favorisés tandis que le public, soumis à l’austérité, doit assurer la mission d’égalité.
Contrairement aux idées reçues, le privé n’offre pas de meilleurs résultats. Une fois corrigé le biais social, les enquêtes internationales montrent que le public surpasse le privé, notamment en mathématiques avec +21 points en France, contre +11 en moyenne OCDE.
La responsabilité est d’abord gouvernementale : la ministre de l’Éducation, Elisabeth Borne, est plus spécialisée en licenciements et privatisations qu’en éducation publique. Mais soyons honnêtes : le Parti socialiste comme le RN ont permis que le budget 2025 aggrave encore la situation : encore moins de postes, moins de moyens, plus de privatisation.
L’ensemble des personnels à Paris s’est mobilisé : les directeurs d’écoles, les enseignants, les animateurs du périscolaire, les AESH, les assistants d’éducation. Tous alertent sur des conditions qui se dégradent et nuisent aux intérêts des enfants. Les parents d’élèves aussi ont participé aux manifestations, parfois aux blocages des écoles.
Avec eux, nous portons une autre ambition : rouvrir les classes fermées pour abaisser le nombre d’élèves par classe, recruter des enseignants remplaçants et des AESH pour répondre aux besoins, conditionner le financement public du privé, et garantir la gratuité réelle de l’école : cantine, fournitures, transports, périscolaire.
A Paris, où les inégalités sont indécentes, l’éducation publique est le seul espoir pour beaucoup de familles d’une vie meilleure. L’argent public doit servir en priorité à mener une politique éducative d’inclusion sociale et d’émancipation.
AGIR SUR LE TERRAIN À PARIS
Contre les fermetures de classe, contre la suppression du système des décharges des directeurs, pour des postes de remplaçants, des AESH et aux côtés des animateurs du périscolaire, Sophia Chikirou a répondu aux appels de la communauté éducative et des parents d’élèves tout au long de l’année.
- des mobilisations avec les parents d’élèves à l’école maternelle Couronnes, à l’école Titon ainsi qu’à l’école Belleville
- aux côtés des grévistes de l’école Parmentier pour interpeller la ministre Élisabeth Borne devant la presse
- une manifestation avec les directeurs d’école sur la place de la Sorbonne
- une rencontre avec les directeurs des écoles lors de l’Opération « École debout »
- une rencontre avec les délégués des animateurs du périscolaire
- une rencontre avec les représentants des syndicats de l’éducation de la Ville de Paris
- une rencontre avec les représentants de l’association Le 20e aux enfants pour parler des besoins en AESH
- un meeting avec le député insoumis Rodrigo Arenas dans le 14e arrondissement pour parler de la situation de l’école à Paris devant plus de 200 personnes !







AGIR À L’ASSEMBLÉE NATIONALE POUR L’ÉCOLE PUBLIQUE
- une question écrite au gouvernement
- une question orale dans l’hémicycle sur les choix budgétaires discriminatoires, qui frappent les arrondissements populaires et épargnent les plus riches
- plusieurs courriers au rectorat de Paris, au Ministère de l’éducation
- une proposition de loi pour les animateurs du périscolaire. (A retrouver sur le blog)
Avec les syndicats, les collectifs de parents, les enseignants, nous refusons que l’école devienne un terrain d’expérimentation néolibérale. Pas de profit sur l’éducation, pas de marchandisation de l’avenir de nos enfants !