Madame la députée Sophia Chikirou interroge Mme la ministre du travail, de la santé et des solidarités sur l’objectif de réduction de la pauvreté.
L’article L.115-4-1 du code de l’action sociale et des familles introduit par la loi de 2008 sur le RSA établit l’obligation pour le Gouvernement de définir un objectif quantifié de réduction de la pauvreté et de rendre compte, chaque année, au Parlement, des conditions de réalisation de cet objectif et des mesures et moyens financiers mis en œuvre pour y satisfaire.
Le premier objectif, adopté en 2008, était de ramener de 7,8 millions à 5,2 millions le nombre de personnes en situation de pauvreté dans le pays. Aujourd’hui 9,1 millions de personnes se trouvent en situation de pauvreté d’après les dernières statistiques de l’Insee, dont 1,2 million rien que dans la métropole du Grand Paris qui recense également 4292 sans-abris en janvier 2025.
L’Etat ne s’est donné aucun objectif de réduction de la pauvreté et il n’a pas rendu compte de son action au Parlement depuis le dernier rapport remis en 2011. Sans objectif clairement défini, la France ne parviendra pas à suivre et évaluer l’efficacité des dispositifs existants en matière de lutte contre la pauvreté pour pouvoir les corriger. Pire encore, l’État s’est volontairement privé d’outils d’analyse indépendants. Ce fut le cas en 2019, la suppression de l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (ONPES) par Emmanuel Macron qui a marqué une rupture majeure.
En 2019, Emmanuel Macron supprimait l’Observatoire national de la pauvreté (ONPES), éteignant l’alarme au lieu de l’incendie. Cette décision a été lourde de conséquences puisque l’État est désormais coupé d’un accès à des études et rapports rédigés de manière indépendante, masquant ainsi l’ampleur de la pauvreté en France.
Au regard de ces arguments, elle demande à la ministre quand le Gouvernement compte-t-il fixer l’objectif de réduction de la pauvreté et à quelle date le rapport d’avancement sera-t-il présenté à l’Assemblée Nationale.