Le Juge Dominique Blanc est l’auteur de la convocation adressée à Sophia Chikirou dans le cadre de l’instruction sur les comptes de campagne de 2017 de Jean-Luc Mélenchon. Cette convocation a été surchargée d’accusations fausses et en porte à faux avec les preuves matérielles dont dispose pourtant la justice.
En août 2022, le juge Dominique s’apprête à “sortir” du dossier. Mais avant cette sortie précipitée, il tient à adresser une convocation en vue d’une mise à examen à Sophia Chikirou. Ce qui est étonnant et peut prêter à suspicion est qu’il l’adresse alors même qu’il sait pertinemment qu’il ne sera plus le juge au moment de l’audition !
Ce qui est encore plus troublant est que cette convocation est entre les mains de deux journalistes dès août 2022 ainsi que le rapport d’expertise judiciaire commandé par le juge et seul élément à charge contre Sophia Chikirou. D’où vient la fuite ?
En tout cas, les accusations qu’il fait figurer sur cette convocation sont les unes plus infondées que les autres.
Premier exemple incroyable : le juge prétend que Mediascop facturait du matériel informatique et de production qu’elle ne détenait pas.
On ne comprend pas bien comment Mediascop aurait pu réaliser ses prestations (toutes) sans ce type de matériel ? Les preuves que ce matériel était bien en possession de Mediascop ? Tout simplement des factures d’achats de caméras, d’ordinateurs, de stations de montage, de “consommables”, de micros… Toutes ces factures sont en possession de la justice et représentent au moins 4500 euros d’achats entre janvier et avril 2017. De plus, Mediascop louait régulièrement du matériel complémentaire auprès de sociétés spécialisées dans l’audiovisuel pour un montant au moins égal à 5000 euros. Là encore les preuves de location existent et sont entre les mains de la justice.
Deuxième exemple étrange : le juge reproche à Mediascop de n’avoir eu aucun “frais de structure” !
Or, le juge a entre les mains les factures de location d’un studio par exemple. Occupant deux bureaux au siège de campagne, Mediascop a facturé des frais de structure à hauteur de 3% en moyenne quand les autres agences de communication prennent en général entre 7 et 15%. La faiblesse des frais facturés s’expliquent donc par la prise en compte de l’occupation de ces 2 bureaux. Aucun abus n’est donc à signaler.
Le pire des exemples restent l’accusation que la société Mediascop facturait en dehors de tout cadre contractuel.
Cette accusation est un déni de preuves matérielles total et incohérent. D’abord, parce que la Commission de contrôle des comptes de campagne n’aurait jamais validé les comptes de Jean-Luc Mélenchon sans ces documents !
Or, la justice a dans le dossier tous les documents et mails qui prouvent que Mediascop a bel et bien fourni des devis et des factures intermédiaires, qu’un contrat de prestation avait été signé, et que des discussions budgétaires avaient lieu régulièrement :
- En 2016, les tarifs étaient connus par le client avant le début du contrat,
- Le 31/08/2016 : un devis détaillé portant sur la période septembre à décembre 2016,
- En novembre, décembre et janvier : une facture détaillée mensuelle,
- Un contrat de prestation délimitant le champ d’intervention de la société Mediascop signé le 1er septembre 2017,
- Une facture globale très détaillée pour la période septembre à décembre 2016,
- Une facture globale très détaillée pour la période janvier au 9 avril 2017,
- Une grille tarifaire indicative pour le personnel.
Sur ces accusations les preuves matérielles qui les font tomber existent. Le juge Blanc était censé enquêter à charge et à décharge, pourtant il semble que les preuves à décharge ont été volontairement écartées pour aggraver la convocation faire peser sur Sophia Chikirou des accusations lourdes !
On pourrait aussi ajouter deux autres accusations qui n’ont rien à voir avec les comptes de campagne : l’une d’elle prétend que Sophia Chikirou aurait fait un abus de bien social sur une cafetière, un micro-ondes et un écran. Or ce petit matériel est retrouvé dans une pièce de son domicile, dans son emballage d’origine, et stocké au milieu d’autres cartons d’archives de Mediascop. Ce matériel acquis en décembre 2017, n’a donc pas été utilisé en 10 mois (la perquisition ayant eu lieu en octobre 2018). Il attendait tout simplement d’être déménagé dans les nouveaux locaux de Mediascop, loués en septembre 2018.
Charger la mule ! Voilà ce que donnent à penser ces accusations