Le Sénégal, la démocratie en danger
Le pays de Senghor est l’une des démocraties les plus stables d’Afrique. Pourtant, les choses ont changé avec le gouvernement actuel qui craint l’arrivée au pouvoir, par les urnes, d’un homme populaire auprès des Sénégalais mais peu enclin à soumettre son pays aux intérêts oligarchiques.
Pour empêcher Ousmane Sonko d’être élu, une série de procédures judiciaires a été lancée à son encontre et aboutit à le déclarer inéligible. De nombreuses manifestations ont été réprimées dans la violence et, une ressortissante française, Coline Fay, a fait l’objet d’une arrestation arbitraire.
Coline Fay, prisonnière politique
Elle est détenue depuis le 17 novembre à la maison d’arrêt pour femmes de Liberté 6, au Sénégal. Accusée de complot contre l’autorité de l’état, son arrestation relève d’un nouveau cas de lawfare et de répression contre les militants pro démocratie.
Le cas n’est pas nouveau mais est préoccupant puisqu’il s’inscrit dans un climat de tension politique au Sénégal, de plus Coline Fay est suivie médicalement au sein de la maison d’arrêt après une grève de la faim de douze jours.
Face à la monté des tensions et à la privation des droits fondamentaux de notre concitoyenne, Maître Juan Branco, le député Aurélien Taché et Sophia Chikirou ont interpellé la ministre des affaires étrangères Catherine Colona pour qu’elle exige la libération de Coline. A Grenoble, d’où est originaire la jeune femme, sa famille organise la mobilisation.
Depuis novembre 2023, Coline reste détenue. La mobilisation ne cessera pas. La lettre adressée à la ministre est pour l’heure sans réponse.
Ici la lettre adressée à Madame la ministre des affaires étrangère, Catherine Colonna :
Madame la Ministre,
Nous nous permettons de solliciter votre attention sur la situation alarmante de Coline Fay. Cette jeune kinésithérapeute et militante écologiste se trouve actuellement incarcérée à la maison d’arrêt pour femmes de Liberté 6, au Sénégal. Son arrestation, intervenue le 17 novembre dernier devant la Cour suprême de Dakar, alors qu’elle participait pacifiquement à une manifestation l’a exposée à des accusations gravissimes, pouvant entraîner une condamnation à la prison à perpétuité.
Dans un acte désespéré de protestation contre les conditions de sa détention et l’injustice de sa situation, Madame Fay a entamé une grève de la faim, qu’elle a courageusement soutenue pendant douze jours. Cette mesure extrême souligne la gravité de sa situation et témoigne de la nécessité d’une intervention rapide et résolue de notre part.
Son engagement pour l’écologie témoigne de son pacifisme et de son dévouement à des causes, loin de toute violence ou intention subversive.
Son arrestation s’inscrit dans un climat de tension politique au Sénégal, qui a été le théâtre avant l’été d’affrontements extrêmement violents entre les forces de l’ordre et les manifestants, des actes de répression ayant entraîné de nombreuses pertes en vies humaines. Dans un contexte de dérives autoritaires exercée par le régime de Dakar, sous la présidence de Macky Sall, envers les voix dissidentes et les mouvements populaires, notamment ceux associés à l’opposition politique menée par Ousmane Sonko, est de nature à susciter une profonde inquiétude quant au respect des libertés et des droits de l’homme dans le pays.
Face à cette situation préoccupante, nous appelons à votre intervention urgente pour assurer la libération de Madame Fay et la protection de ses droits fondamentaux. En tant que représentants élus de la République Française, nous avons le devoir de défendre les droits de nos concitoyens à l’étranger.
Nous restons entièrement à votre disposition pour toute collaboration ou information complémentaire qui pourrait contribuer à la résolution rapide et juste de cette situation.
Veuillez agréer, Madame la Ministre, l’expression de notre haute considération et de notre engagement résolu dans cette affaire.
Bien à vous,
Aurélien Taché Maître Juan Branco Sophia Chikirou
Député du Val d’Oise Avocat au barreau de Paris Députée de Paris