
La France insoumise de Paris monte au créneau contre le projet de privatisation de la Compagnie Parisienne de Chauffage Urbain (CPCU). Loin d’être une simple réforme structurelle, ce passage à une Société d’Économie Mixte à Opération Unique (SEMOP) – autrement dit, une ouverture aux investisseurs privés – est dénoncé par les syndicats comme une attaque frontale contre l’avenir du service public de l’énergie à Paris et contre les droits des salariés.
Une réforme opaque et brutale
Sans aucun débat, la Ville de Paris prévoit unilatéralement de transformer l’actuelle structure en une société associant partenaires publics et privés autour d’une mission unique : le chauffage urbain. Les députés insoumis dénoncent ce pas en avant vers la privatisation du service public, aux conséquences sociales et stratégiques majeures.
Les agents de la CPCU bénéficient aujourd’hui du statut protecteur des Industries Électriques et Gazières (IEG). Ce statut, fruit des luttes sociales de l’après-guerre, garantit des conditions de travail, de sécurité et de rémunération justes, à la hauteur des exigences d’un service d’utilité publique. La future structure envisagée n’offre aucune garantie sur le maintien de ce statut, ni même sur la mise en place d’une convention collective adaptée. Il ne fait aucun doute qu’elle entraînera des départs massifs, un déclassement social et, in fine, une dégradation du service rendu aux usagers.
Silence radio à la Mairie
Depuis des mois, les élus insoumis alertent et interpellent une majorité municipale qui reste sourde. Seul le ministère peut aujourd’hui garantir le maintien du statut IEG dans la future structure. Mais la Ville de Paris, aveugle aux revendications des premiers concernés, n’a pris aucun engagement pour solliciter cette dérogation. Cette situation est inacceptable : sous couvert de modernisation, on privatise, on précarise, on sabote.
Les syndicats restent mobilisés
Après une première mobilisation le 9 avril, un rassemblement unitaire s’est tenu ce mercredi 4 juin. Sophia Chikirou et d’autres élus de la France insoumise étaient présents en soutien aux revendications légitimes portées par les professionnels du secteur.
Les syndicats exigent l’ouverture immédiate d’un dialogue avec les représentants du personnel, et réclament de la Ville de Paris un engagement clair pour solliciter une dérogation ministérielle dans les plus brefs délais. Le service public doit être démocratique et protecteur de celles et ceux qui le font vivre !
Les salariés demandent la préservation du statut IEG dans la nouvelle structure, ainsi qu’un processus de décision refondé, incluant salariés, usagers, syndicats et élus du Conseil de Paris.
Une bataille primordiale
La lutte des salariés du chauffage est essentielle. Elle s’inscrit dans un contexte plus large de résistances aux attaques contre nos services publics. Énergie, éducation, recherche : tous les secteurs sont touchés par une même logique de casse sociale, orchestrée par le gouvernement.
Sophia Chikirou, à l’Assemblée comme dans la rue, soutient les professeurs, salariés, syndicalistes et professionnels qui se battent pour défendre les acquis de notre service public, fruits de décennies de lutte.