Sophia Chikirou défendait un amendement du groupe LFI-NUPES proposant de pérenniser le droit d’acheter tout produit alimentaire avec les titres-restaurant, là où la présente proposition de loi, présentée en urgence faute d’anticipation, ne propose que de prolonger cette possibilité en 2024. Alors que l’inflation, en particulier alimentaire, se maintient à un niveau élevé, que la précarité alimentaire explose, et que le chômage repart à la hausse (il atteindrait 7,9% fin 2024 d’après l’OFCE), il convient de sécuriser ce droit. Les prix des produits alimentaires ont en effet augmenté de plus de 20% en deux ans, avec des conséquences dramatiques. Selon le Credoc, 1 Français sur 6 déclarait ne pas pouvoir manger à sa faim en novembre 2022 (contre 12 % en juillet 2022 et 9 % en 2016). Selon le 17e baromètre de la pauvreté et de la précarité du Secours populaire publié en septembre 2023 : 52 % des sondés déclarent ne parfois plus faire trois repas par jour ces deux dernières années, dont 15 % régulièrement. À 53 % d’entre eux, il est arrivé dans la même période de ne pas manger à leur faim pour pouvoir nourrir leurs enfants. Ces proportions explosent chez les plus précaires. Cela se traduit également par un recours à l’aide alimentaire au plus haut : l’étude bisannuelle des banques alimentaires du 27 février 2023 montre par exemple que 2,4 millions de personnes ont été accueillies par des banques alimentaires en 2022 – un nombre qui a triplé en 10 ans, avec une hausse de 10 % en 2022.