En ce début de mois de septembre, Sophia Chikirou a été nommée rapporteure pour le budget de l’État dédié à l’Économie sociale et solidaire. C’est le début d’un tour d’horizon de l’économie du secteur : auditions, rencontres, débats… Bien cerner les enjeux du secteur permet de prendre la mesure des moyens mis en œuvre par le gouvernement pour le développer.
Retour sur la table-ronde à l’invitation d’ESS France
Dans ce cadre, elle a participé à un débat sur l’Économie Sociale et Solidaire, à l’invitation d’ESS France. Après avoir salué le dynamisme des acteurs de l’ESS, elle a tenu à rappeler que l’Économie sociale et solidaire se pose en contre-modèle du système capitaliste exclusivement tourné vers la maximisation des profits.
Elle a soulevé 3 points de ruptures qui doivent permettre à l’ESS de prendre son envol et de devenir l’économie harmonieuse à l’horizon 2042.
Augmenter les salaires
« Pourquoi n’y a-t-il pas de syndicats représentatifs des salariés ? ». Sophia Chikirou a interpellé la salle et les organisateurs du débat sur l’absence de représentants des salariés du secteur. Ces derniers doivent être représentés pour pouvoir défendre leurs droits et leurs revendications. À l’instar du monde de l’entreprise classique, les salaires des employés des entreprises et associations de l’ESS sont trop faibles. Face à l’inflation et au manque d’attractivité du secteur, nous devons mener le combat pour l’augmentation des paies.
Une comptabilité pas adaptée aux besoins de l’ESS
La comptabilité classique ne mesure que la rentabilité financière. L’Économie Sociale et Solidaire reconnaît d’autres valeurs sociales, environnementales… L’efficacité sociale ou écologique des entreprises de l’ESS doit aussi être mesurée afin de représenter un réel atout pour les entreprises (dans l’attribution de marchés publics notamment). La logique orientée “charges” et “profits” de la comptabilité conventionnelle ne traduira jamais la réalité des richesses produites par l’ESS. Il est urgent d’adopter une comptabilité alternative.
Exiger la conditionnalité des aides publiques
Les entreprises privées classiques bénéficient des subventions publiques ou d’un accès aux marchés publics sans contrepartie sociale ou environnementale. En concurrence avec des entreprises ou associations qui ont un réel impact social ou écologique, elles n’hésitent pas à baisser les prix au détriment de l’environnement et des conditions de travail. La “mère des batailles” pour l’ESS est d’obtenir une réglementation qui conditionne l’accès aux subventions publiques et aux marchés publics à des normes sociales et environnementales.
Écoutez le passage de Sophia Chikirou
Début des auditions
Mercredi 14 septembre a également débuté une longue série d’auditions d’acteurs du secteur de l’Économie Sociale et Solidaire. Les auditions ont commencé par les syndicats représentatifs des travailleurs de l’ESS. C’est une réponse forte de la députée au manque de considération dont sont victimes les organisations syndicales du secteur.
Elle interrogera aussi des entreprises de financement, des associations, confédérations ainsi que des acteurs publics. À l’issue de ces travaux, elle rendra un avis budgétaire à la mi-octobre.
Être rapporteure c’est quoi ? La rapporteure est chargée d’éclairer les travaux menés sur un projet de loi ou sur un texte proposé, en rédigeant un rapport sur le sujet. Dans le cas présent, elle est amenée à faire une série d’auditions de personnes compétentes sur le sujet concerné, pour rédiger son rapport.