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« On fait une loi qui ne coute pas un centime pour dire à quel point le travail social doit être reconnu… Reconnu, mais sans un centime de plus. »

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Intervention de Sophia Chikirou en discussion générale de la proposition de loi visant à reconnaître les métiers de la médiation sociale. La reconnaissance des médiateurs sociaux doit amener un statut, une formation qualifiante, des salaires dignes et une progression de carrière. Stop à l'austérité et au bla bla.

Retrouvez la transcription de l’intervention de Sophia Chikirou lors de la discussion générale du projet de loi sur la médiation sociale :

Merci Madame la Présidente, Madame la Ministre, collègues et Monsieur le Rapporteur, Quand vous êtes venu me trouver pour me présenter votre proposition de loi. J’ai été surprise. Comment un député, macroniste qui soutient l’austérité budgétaire dans tous les services publics, qui soutient la répression policière contre les jeunes, la baisse des APL et même récemment, qui soutient une loi immigration raciste et xénophobe, comment un tel député peut-il s’intéresser à la médiation sociale ? Vous me direz, c’est le fameux « en même temps », la marque de fabrique du Macron. En même temps, on décide de réduire les budgets de l’action sociale et de la solidarité. En même temps, on fait une loi qui ne coûte pas 0,01 € pour dire à quel point les médiateurs sociaux sont importants.

Mais, mais comme pour les personnels soignants, on les applaudit à 20 h, mais on réduit les budgets de l’hôpital public. Je ne vais pas faire semblant ici, monsieur le rapporteur. Votre loi ne suscite pas d’opposition, On est tous d’accord. Mais parce qu’elle ne mange pas de pain, elle ne coûte pas un kopeck. Il n’y aura pas d’augmentation de salaire pour les médiateurs sociaux, il n’y aura pas de convention pluriannuelle.

Voilà pourquoi je n’y suis pas opposée réellement : Parce que je sais qu’elle répond à une expertise d’élus de terrain que vous avez, que j’ai moi aussi élue à Paris et qu’elle permet de constater l’importance du travail social et l’utilité de la médiation sociale. Votre texte a le mérite indéniable de donner un statut aux médiateurs et définir leur fonction, mais aussi de donner un référentiel de compétences et de formation.

C’était une demande des professionnels du secteur qui doit contribuer finalement à faciliter le travail en équipe pluridisciplinaire et le partenariat. Ce sont 12 000 personnes qui travaillent dans la médiation sociale, souvent avec des contrats aidés, comme par exemple les fameux contrats adultes relais qui sont dédiés justement à des missions de médiation sociale. Malheureusement, ces contrats sont payés au Smic, demeurent insuffisants en nombre pour satisfaire la demande des associations, des bailleurs et des collectivités territoriales.

Ils ne permettent pas non plus de perspectives d’évolution de carrière après plusieurs années en contrat adulte relais. Les employeurs préfèrent souvent se séparer d’un employé plutôt que de l’augmenter ou de lui permettre une évolution hiérarchique. C’est une réalité. On recrute des gens en insertion professionnelle pour s’occuper d’autres gens qui ont des besoins sociaux. On est davantage dans une logique de sous-traitance qu’une logique d’intégration sociale.

La question se pose de comment sortir de cette logique de sous-traitance ? Évidemment, la structuration et la professionnalise du métier de médiateur social est une étape. C’est même quelque chose qui est très attendu depuis 2017. D’où notre soutien, même si nous considérons que la politique des petits pas est source de frustrations et n’apporte aucune réponse aux urgences sociales que nous connaissons.

J’ai deux points de vigilance. D’abord, nous devons absolument réserver la médiation sociale aux acteurs non-lucratif. Vous l’avez dit en commission, Monsieur le rapporteur, personne ne doit faire du fric sur la médiation. Nous avons entendu vos réserves sur l’exclusion de tout le secteur privé qui concernerait aussi bien La Poste, EDF, qui sont deux gros acteurs de la médiation. Et nous avons modifié notre amendement en ce sens.

J’espère que lui donnerait un avis favorable. Ensuite, je crois qu’il est essentiel, Monsieur le rapporteur, de ne pas oublier tous les acteurs bénévoles, les non professionnels. Je pense tout particulièrement à des collectifs de maires qui interviennent dans les quartiers. Dans ma circonscription par exemple, le collectif Les mamans de la banane, qui fait un travail journalier quotidien, qui pallie le manque de travailleurs sociaux, qui pallier le manque de moyens pour l’accueil et l’accompagnement des jeunes.

Mais leur présence est indispensable, notamment dans les quartiers de Belleville et Amandiers, où ce collectif est en lien avec tous les acteurs, y compris la police. J’alerte aussi Monsieur le rapporteur et madame la ministre tout particulièrement. Je vous alerte sur la situation des centres sociaux dont la Fédération a appelé le 8 janvier dernier à plus de moyens financiers et qui vont manifester cette semaine.

J’espère que vous les recevrai et que vous ferez en sorte qu’ils aient suffisamment de budget pour ne pas être menacés de fermeture, comme c’est le cas. Je crois donc, pour conclure et pour vous mettre une dernière fois en garde contre les politiques que vous menez le reste du temps, les services publics se dégradent à une vitesse alarmante. La Défenseure des droits, dans son rapport, dit que 80 % des réclamations qu’elle a sur son bureau sont dues à des problèmes entre les usagers et les services publics.

Le collectif « Nos services publics » a aussi tiré la sonnette d’alarme dès septembre 2023. Donc, je vous demande vraiment de vous dire que le vrai sujet aujourd’hui, c’est de réarmer les services publics, pour reprendre une expression qui est à la mode. Nous voterons cette proposition de loi. Nous vous proposerons d’autres amendements qui, j’espère, seront adoptés et nous vous invitons donc à tenir compte de la nécessité, Madame la Ministre aussi, de faire suivre les budgets pour réellement valoriser ces métiers.

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